Épisode 13 — Okja et The Age of Shadows
Cette semaine, les gars se font plaisir et discutent des derniers films de deux des meilleurs réalisateurs en activité: Bong-joon ho et Kim Jee-woon! Les rois du cinéma de genre coréen sont de retour avec Okja et The Age of Shadows.
C’est encore une fois en duo que Marc-Antoine et Steven enregistrent cet épisode. Jean-François voulait beaucoup y participer, mais son fournisseur d’internet en a décidé autrement!
Ferrophilie
Après un passage aux États-Unis plus ou moins réussi (The Last Stand), Kim-Jee woon fait un retour triomphant dans son pays natal avec un film sur la Résistance coréenne à l’occupation japonaise. Si le titre vous rappelle L’armée des ombres de Jean-Pierre Melville, ce n’est probablement pas un hasard.
Le réalisateur d’I Saw the Devil met sa maîtrise du suspense au service d’un récit captivant. Les scènes d’action sont de haute volée. Age of Shadows commence par une poursuite à couper le souffle sur des toits. Le moment le plus mémorable arrive toutefois en milieu de film. Il s’agit d’une longue séquence dans un train (qu’est-ce qui se passe entre la Corée est les trains?) où la tension est à couper au couteau pendant une vingtaine de minutes. Des gunfights sortis d’un film de Leone sont au rendez-vous!
Le cochon dans la ville
Produit par Netflix, Okja a davantage défrayé la manchette parce que le géant du streaming ne voulait pas le présenter dans les salles de cinéma (et ne paie pas de taxes) que pour son contenu. Et pourtant! Derrière ses apparences de film spielbergien destiné à toute la famille, Okja est une autre des satires grinçantes dont Bong joon-ho a le secret. Capitalisme et culture carnivore passent à la moulinette du réalisateur, qui ne met pas de gants blancs pour faire le portrait d’une société où seule la jeune Mija, protagoniste du film, n’est pas corrompue et pleine de contradictions.
Pour mener à bien ce film qui se déroule aux États-Unis et en Corée, Bong peut compter sur les services d’un Jake Gyllenhaal sur le crack, d’une Tilda Swinton en mode Dead Ringers et d’un animal en CGI absolument magnifique. Il y a dans Okja une scène de course poursuite exaltante mettant en scène la créature. Mais une fois passé l’émerveillement de la première heure, le film se transforme en pur cauchemar. La conclusion fendra le cœur de plusieurs spectateurs et les mettra face à leurs propres contradictions.
Un film à ne pas écouter en présence de votre oncle qui fait des blagues de bacon aux végétariens!